Réforme du lycée : le SNALC ne veut pas d'un comité de suivistes
Jean-Rémi GIRARDLes chiffres sont sans appel : dotations horaires en diminution, augmentation de l'amplitude des journées et du nombre de « trous », moins de demi-journées libérées, spécialités placées le mercredi après-midi, surcroît de travail des proviseurs adjoints, effectifs en hausse dans les disciplines de tronc commun… la mise en œuvre de la réforme s'accompagne d'une importante dégradation des conditions de travail des personnels. Plus que jamais, le SNALC alerte sur le fait qu'il convient de freiner avant d'arriver dans le mur.
Le SNALC a porté la parole des collègues en demandant clairement qu'il n'y ait pas d'abandon de la troisième spécialité en fin de première. Si nous avons obtenu que la question soit traitée lors de la prochaine réunion du 11 décembre, nous sommes plus qu'inquiets du fait qu'il nous a été répondu qu’il ne se s’agissait pas pour le comité de remettre en cause les fondements de la réforme.
Le SNALC n'est pas là pour accompagner la réforme : il est là pour porter les revendications majoritaires des collègues. Et si celles-ci vont à l'encontre de la réforme, c'est la réforme qui doit changer.
Contact :
Jean-Rémi GIRARD, président du SNALC, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Retraites et traitements : l’éducation nationale mérite mieux
Jean-Rémi GIRARDEn effet, il est de notoriété publique que les personnels enseignants, mais aussi la majorité des autres agents du ministère, seraient incroyablement perdants en cas d'application aveugle du projet de réforme contenu dans le rapport Delevoye. Le SNALC a eu l'occasion lors de la réunion d'évoquer les simulations qu'il avait réalisées sur le sujet, et qui aboutissent à des diminutions de pension pouvant atteindre les 1000 euros bruts par mois.
le SNALC n'a jamais été demandeur d'une réforme des retraites. Il est en revanche demandeur d'une hausse salariale importante qui ne serait qu'un rattrapage parfaitement justifié pour nos collègues, dont plus personne ne conteste
Monsieur le Ministre,
Vous devez avoir conscience du mal-être et de la détresse dans laquelle sont plongés les professeurs et personnels de l’Education nationale. Septembre est mortifère : tentative de suicide à Fos-sur-Mer, suicide de notre collègue Christine. Un nom, un mort, qui rejoint celui de Jean, présent encore dans les esprits. Et puis il y a les autres, anonymes, comme celui, récent, au lycée hôtelier de Chamalières. Ou les 6 suicides en 11 ans, à Béziers, dans le même lycée.
La justice et les enquêteurs feront bien évidemment leur travail. Mais des écrits, accablants pour l’Institution, existent et ne peuvent-être ignorés.
Nous estimons que l’Etat porte une grande part de responsabilité. Il n’a pas su répondre à son devoir de protection des personnels en négligeant notamment depuis des décennies la question de la médecine du travail. La santé et la protection des personnels sont prioritaires. Pourquoi n’a-t-il jamais eu d’études du ministère sur la question des suicides et des burnout dans l’Education nationale ? Le problème n'est pourtant pas nouveau : déjà en 2002, l’INSERM estimait que la moyenne des suicides chez les enseignants était 2.4 fois supérieure à la moyenne nationale.
Un jour (malheureusement) sans fin
Maxime REPPERT, secrétaire national chargé des conditions de travail« Plus jamais ça ! ». Tel un refrain macabre, ces mots résonnent dans l’esprit et le cœur des personnels, enseignants ou non, touchés de plein fouet par une succession de drames. Parmi ceux-ci, des suicides comme celui de Christine, directrice d’école, dont le nom rejoint celui de Jean et d’autres collègues. Des morts mais aussi des tentatives de suicide, des violences subies, des pressions constantes. Le tribut est lourd pour ceux qui font « le plus beau métier du monde ». Septembre est mortifère.
Le SNALC accuse l’Institution d’endosser une part évidente de responsabilités et de faillir à son devoir de protection. La situation n’est pas nouvelle, elle s’aggrave depuis des années. Le SNALC a de nombreuses fois fait part de ses craintes sur le traumatisme et le stress générés par la dégradation des conditions et la surcharge de travail, les crises et les réformes qui s’enchaînent sans tenir compte de la parole des personnels. Chaque fois que l’Institution ferme les yeux sur les violences physiques et psychologiques infligées aux professeurs et autres agents de l’Éducation nationale, ce sont des milliers d’hommes et de femmes qui glissent un peu plus dans l’isolement, la souffrance et la culpabilité.
Travailler dans l’Éducation nationale ne doit pas être synonyme de sacrifices, mais d’épanouissement et de reconnaissance. Assez des beaux discours, des jolis plans de communication qui ne règlent rien. Le SNALC réclame du courage, de la cohérence et des actes. Nous exigeons une véritable politique de prévention des risques psycho-sociaux, une véritable médecine du travail avec un recrutement de personnels de santé à la hauteur des besoins, et une grande dose d’humanisme dans la gestion des ressources humaines à tous les niveaux hiérarchiques. L’école ne sera jamais une entreprise, ni un bien de consommation.
Contact :
Maxime REPPERT, secrétaire national chargé des conditions de travail
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La Quinzaine Universitaire N°1432 est en ligne
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La Quinzaine Universitaire N°1432 est en ligne
SOMMAIRE:
DOSSIER DU MOIS
4 - EPS en 2020 : entre perte de corps et prise de tête
4 - Programmes EPS des LGT, ce qui change
5 - CCF au BAC : une dérive alarmante !
6 - Programmes EPS des LP, une logique confirmée !
7 - Professeur ou agrégé d’EPS en CPGE : tu vaux moins qu’un autre
8 - L’EPS à l’école primaire : des objectifs toujours inaccessibles
8 - EPS : revenons au bon sens !
Plus...
Le SNALC Mayotte reçu par le Vice-Recteur le 6 Septembre 2019 à 10H00
Alex PADOLYCompte-rendu de nos échanges:
Étaient présents:
Mr Le Vice Recteur , Gilles Halbout
Mr Le Chef de cabinet du Vice Recteur, Dider Cauret
Mme Régine Vigier, IA-DASSEN
Mr Jean-Baptiste BOKO et Mr Alex PADOLY (SNALC Mayotte)
L’entretien a porté sur les points suivants :
1/ Violence dans les établissements scolaires :
C'est une réalité dans les établissements scolaires et aux abords. Est-il prévu de nouvelles embauches d'EMS (Équipe Mobile de Sécurité) afin que chaque établissement puisse en disposer ?
Réponse du Vice Recteur :
Les professeurs sont mal payés !
Anne MUGNIER, membre du Bureau national du SNALCLe SNALC observe qu’au moment même où l’on commence enfin à faire publiquement le constat que les enseignants français sont extrêmement mal payés par rapport à leur niveau de qualification et aux autres agents de la fonction publique, ce qui fera d’eux les grands perdants de la réforme des retraites telle que la conçoit Jean-Paul Delevoye, quelques médias font feu de tout bois pour continuer à prétendre, au mépris des statistiques et des faits, que ce sont en réalité des nantis.
Le SNALC rappelle donc les faits, puisqu’il le faut :
- Les enseignants français perçoivent un salaire de 25.8% inférieur aux autres agents de catégorie A de la fonction publique, soit près de 1 000 € de moins par mois
- La part des primes dans le salaire brut total est en moyenne de 30% pour les agents de catégorie A hors-enseignants, tandis qu’elle est d’environ 10% pour les enseignants – en incluant leurs heures supplémentaires !
- Le salaire statutaire des enseignants français est très largement inférieur à celui de la moyenne des enseignants de l’OCDE, quel que soit le niveau où ils enseignent et quelle que soit leur ancienneté.
- Les enseignants français effectuent davantage d’heures de cours et ont davantage d’élèves par classe que la moyenne des enseignants de l’OCDE.
- Le coût salarial annuel des enseignants par élève et la part qu’il représente dans le PIB restent très inférieurs en France à la moyenne des pays de l’OCDE.
Comme nous le redoutions depuis des années, le ministère vient d’arriver à ses fins : faire travailler les professeurs pendant les vacances, sous prétexte de les former ou de parfaire leur formation !
En application de la toute récente loi, il vient d’instituer jusqu’à cinq jours de formation obligatoire pendant les vacances scolaires. Mais pour faire passer la pilule, il a décrété qu’ils seront rémunérés.
Désormais, nos collègues devront être informés au début de l’année scolaire s’ils devront consacrer une partie de leurs congés de l’année (Toussaint, Noël, février ou printemps) à cette formation qu’elle leur plaise ou non, qu’elle corresponde à leurs besoins ou non.
Noter toutefois que la rémunération ne sera versée qu’en fin d’année la plupart du temps !
Le taux de l’allocation est de 20 euros (brut) de l’heure dans la limite de 60 euros par demi-journée et de 120 euros par journée.
Les plus anciens de nos collègues se souviennent de la création en 1989 par Michel Rocard de la C.S.G. : son montant n’était que de 1,1% sur les revenus. Il est aujourd’hui de 9,2 %. Qui sait si ces 5 jours resteront au nombre de 5 dans les années futures !